Un trajet de bus, un petit récit de mwa =)

Un trajet de bus

Psssshhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh.
La porte s’ouvre. Je rentre comme à mon habitude.
Je présente une carte encore neuve.

« Chavigny, c’est sa ? »

Je hoche la tête pour lui dire « oui ».
Je vais m’assoir non loin de la deuxième porte du bus, loin derrière.
Généralement, on n’est pas beaucoup à l’arrêt du lycée Léonard de Vinci.
Ce n’est pas réellement un lycée pour les Jean-Charles comme certains disent.
« Black », « Beurre », « Hippie » y a un peu de tout.
Ce n’est pas Gérard de Nerval où c’est surtout des « Jean-Charles » racistes.
C’est ridicule de se battre pour une couleur de peau où une origine.

Le bus démarre. Le moteur fait toujours un de ses bruits…et tout le bus tremble d’un coup d’un seul.

« Eh ! Kenny ! »

Ce sont les jeunes derrière moi qui, après avoir fumé une taf, sont partis au fond du bus.
Je me contente de regarder par la vitre.
Le bus, c’est le seul moyen que j’ai le mercredi pour rentrer chez moi. Pas de bol, je le loupe assez souvent. Mais trop d’après mes parents.
On traverse le quartier de Presles. C’est là où il y a mon lycée. 92% de réussite au Bac.
Presles n’est pas vraiment reconnu pour son charme des HLM ou encore ses réussites intellectuelles.
Plus pour…ses « oinjs » et les « keufs ».
Enfin…chui pas là pour critiquer.

On continue. On traverse la surface industrielle « Cora », « Gifi », « Jouetland » et autres grandes surfaces.
Ne vous imaginez pas que le coin est super classe.
Le corbusier, un lycée pro’. Deuxième arrêt.
Tout ces ados font un Bac pro ou un Bts et ils n’ont pas l’air réjouit.
Une seule personne grimpe à bord. Bienvenue moussaillon.
Hop, les portes se ferment.

Chevreux. C’est encore pire que Presles.
Je crois que les flics y font une excursion surprise avec gyro’ et sirène tous les jours.
Dealers, violence, poubelle et bagnoles qui crament.
C’est vraiment LE coin à risque de Soissons.
Ma mère bosse là haut, autant dire qu’elle stresse.
En fait, les habitations à côté du centre social sont belles et coquettes.
Portes roses, souvent une petite dentelle en haut de la vitre. Mais le boulot de ma mère est à côté des habitations, dans une petite enclave à part.
Sa pue la pisse, toujours des jeunes devant (mais pas vraiment des enfants de cœur), des mégots de clopes sur le sol.
J’espère tout simplement qu’elle réussira à déménager de local pour son boulot.

On voit bien la pauvreté dans ce genre de quartier.
On arrive maintenant vers le centre ville, un arrêt à Gérard de Nerval (un autre lycée) s’impose.
Le centre de ville. C’est coquet. Les habitations sont magnifiques pour la plupart.
Soissons c’est connu pour son contexte historique aussi. Clovis et le vase de Soissons.
Le nord de la France (et la Picardie) sont, selon moi, des lieux très « Moyen Âge » et « 14-18 ».
On passe devant l’un des monuments contemporains de Soissons. Une fontaine en forme de vase brisé. Non loin de là, à environ 50 mètres, se trouve l’abbaye Saint Jean des Vignes. Une maison de moine.
Je pense qu’elle devait être bien vide lors des croisades. D’ailleurs si on tourne la tête de l’autre côté, on voit la cathédrale « Notre Madame » comme je dis. (Sa me fait penser à Paris).
La particularité de « Notre Madame » c’est que lors de la première guerre mondiale, elle fut complètement rasée. Pour la reconstruire, on n’avait pas assez de pierre et elle n’a donc, qu’une seule et unique tour.

La mairie (on voit là où le fric du conseil régional passe…) et l’arrêt de bus Gérard de Nerval.
Je vois plusieurs de mes amis à qui je fais signe, rapidement.
Anaïs, l’une des mes amies de l’année dernière prend le même bus que moi cette année.
Coïncidence, son petit ami prenait le bus avec moi l’année dernière, on est pote.
Elle ne doit plus se souvenir de moi, elle ne vient plus me dire bonjour.
Tant pis.

Hop. C’est repartit.
On continue, arrêt à Crouy, pancarte « Coucy le château » non loin de là. J’adore cette ville.
J’y vivais avant, et le château en ruine là haut j’ose encore dire aujourd’hui que c’est « mon » château.
Cuffies. Petite ville sympa, mon collège se trouvait là avant. Il a bien changé. Anaïs descend.

« Oh merde, on va à Chavigny… »

Je ne leur en veux pas trop. Chavigny, routes boueuses, montée raide à 90%.
On continue le trajet sans histoires.
Le chauffeur, qui normalement roule sur la deuxième, passe la troisième puis la quatrième pour grimper la colline de Chavigny. C’est horriblement dangereux quand il y a de la boue et du givre ou pire : de la neige.
Le bus ne passe jamais dans ces cas présent, trop de risques.
Il s’arrête.
Je saisis mon sac.

Je saute du bus et atterris sur le sol boueux de mon village. Je continue, prend les clés ouvre ma porte.
Allume l’ordinateur et tiens, j’ai une idée…
Je vais écrire un récit de mon trajet de bus.

J’allume Word.
Et je commence…

« Psssshhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh.
La porte s’ouvre. Je rentre comme à mon habitude.
Je présente une carte encore neuve.

« Chavigny, c’est sa ? »

Je hoche la tête pour lui dire « oui ». … »

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