Jeudi à Mardi
Je me réveille, tous les matins.
Cette sensation désagréable, glacée dans le corps. Les cauchemars de la nuit dernière revenant à chaque fois. Je pleure en silence, caché en trouvant des excuses.
Je bois à présent un café dans une vieille gamelle d'acier ayant appartenu à l'un de mes anciens hommes, mort pour avoir cette foutue armure. Je n'ai envie que de dormir, certes mes rêves sont peuplés de cauchemars, comme Abbadon, mais je vois le visage que j'aime chaque soir tout en sachant qu'il sera impossible de venir à lui.
Je soupire à cette idée, si Norwen le savait, je devrais faire mon sac et partir, je lui laisserais tout ce que j'ai, si elle en veut. J'ai été un parfait idiot. Un parfait humain comme dirait Talvi. Je ne sais plus par où commencer.
Si mes cauchemars devenaient réalité, alors il faudrait que je les affronte mais arriverais-je à mes fins en essayant de combattre ces images qui me hante ? J'en doute. Revoir Themiskyra dans un bain de sang, Graorn sur le sol, le feu et la glace, la village emprisonné dans ces deux éléments, ce visage qui me regarde avec mépris et que je tente de rattraper. Mais je ne suis jamais assez fort pour aller plus vite que lui, je trébuche et je tombe.
Talvi me répète sans cesse que je me fais des idées, que les rêves sont pour ceux qui n'ont plus d'espoir. Eh bien certes, je n'ai plus d'espoir, je ne trouverais aucune solution pour venir jusqu'à des solutions funeste. Et si tout cela est impossible pour mon propre cœur de givre, alors je ne l'écouterais pas.